Shoe Addicts

Littérature sentimentale
Livre non disponible à l'échange
Éditeur : Fleuve Noir
Parution : 14 février 2008
Langue : Français
Format : Grand/Moyen
Nb. de pages : 385 pages

Résumé

Du sexe en boîte. Voilà ce que c'était. Du sexe en boîte... troublant, excitant, décadent. Lorna Rafferty écarta le papier de soie et aussitôt l'odeur entêtante du cuir envahit ses narines, envoyant un frémissement familier au plus profond de son être. Même après s'être tant de fois soumise à ce rituel, la sensation -cette excitation - ne perdait rien de son pouvoir. Puis elle effleura le cuir aux coutures serrées et sourit. C'était plus fort qu'elle... un vice délicieux poussé à son paroxysme sensuel, tactile, hédoniste... qui la faisait frissonner de la tête aux pieds. Elle fit courir ses doigts sur la surface lisse, glissa sur la cambrure gracieuse comme un chat qui s'étire sous le soleil de midi; sourit à la pointe, affûtée mais gratifiante, du talon aiguille. Oui. Oui... Le pied. Elle savait que c'était mal, bien sûr. Passer douze ans dans une école catholique, ça laisse des traces : plus tard, elle devrait payer son péché. Au prix fort. Eh bien, tant pis ! Elle s'y préparait depuis des années. Cette dette allait devoir rejoindre toutes les autres. En attendant, Lorna possédait ces sandales à semelle compensée Delman pour se réconforter. A bout découpé, avec une lanière à la cheville, elles étaient sublimes. S'il le fallait, elle pourrait marcher droit dans les flammes de l'enfer avec de telles chaussures, belles à mourir. L'une des rares choses dont elle se souvenait à propos de sa mère était justement ses chaussures. Des escarpins bicolores noir et blanc. De petites sandales roses à talon bobine. Et celles que Lorna préférait : longues et fines, en satin, avec des talons en forme de virgule Arts-Déco et de petits noeuds aux orteils, légèrement élimées après toutes ces années depuis le mariage. En fermant les yeux, Lorna revoyait ses propres petits pieds enfoncés dans les pointes de ces chaussures, les talons claquant traîtreusement derrière elle tandis qu'elle foulait le tapis oriental de la chambre de ses parents, en direction de l'image floue d'une chevelure dorée, d'un grand sourire, d'une bouffée du parfum Fleur de Rocaille de Caron, incarnant le souvenir qu'elle gardait de sa maman. De tout ce qu'elle savait ou dont elle se rappelait de sa mère, et de tout ce dont elle n'avait plus le souvenir, Lorna était certaine d'une seule chose : l'amour inconditionnel pour les chaussures est héréditaire.

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